Jakob Van Oost

Jakob Van Oost

Initialement, ce tableau a été attribué en 1992 par le célèbre historien d’art français Didier Bodart, expert en art flamand, au peintre Jan de Bray de Harlem. Les dernières études menées récemment par la société néerlandaise RKD, qui est l’un des principaux instituts de recherche et de documentation au monde et se spécialise dans la peinture flamande, l’ont attribué à Jacob Van Oost le Vieux (Bruges 1603-1671).

Biographie
Jakob van Oost le Vieux (né vers 1600 à Bruges, décédé vers 1671 à Bruges) est un peintre baroque flamand brugeois. Son œuvre comprend des peintures historiques et des portraits.
Le 19 janvier 1619, Jakob van Oost s’inscrit comme apprenti de son frère Frans van Oost (né en 1618, franc-maçon à Bruges, décédé en 1625) auprès de la Guilde des peintres de Bruges. Parmi ses premières œuvres figurent des copies de tableaux de Jan van Eyck et de Peter Paul Rubens, qui ont été considérées en partie comme des originaux en 1857. En 1621, il est nommé maître indépendant. Pendant son séjour en Italie dans les années 1620, il étudie les œuvres d’Annibale Carracci influencées par le Caravage, puis à son retour en 1630, il devient un artiste travaillant sous contrat recherché pour ses portraits, ses peintures historiques et ses retables. En 1633, il est élu doyen des écuyers. Parmi ses élèves, on trouve aussi ses fils Jacob van Oost le Jeune et Willem van Oost, qui ont perpétué l’école de leur père. C’est après avoir fait des copies de tableaux de Rubens qu’il adopte une palette sombre et dégradée. Sa dernière œuvre, datant de 1660, est composée de tableaux aux tons noirâtres. Ses tableaux se trouvent dans des institutions religieuses et des collections à Bruges, en possession privée en Belgique et dans des musées à Bergues, Berlin, Bruxelles, Caen, Dijon, Dunkerque, Saint-Pétersbourg, Lille, Londres, Lyon, New York, Paris, Tournai, Valenciennes et Vienne (Autriche) .

Portrait de Famille, Huile sur toile, cm 154 x 215

XVIIème siècle

 

Cette vaste composition montre un couple avec ses quatre enfants, la mère de la jeune femme et sur la gauche une aïeule, associant plusieurs générations en une même scène qui se déroule au premier plan de la terrasse d’un parc. Le couple entoure la grande mère, apparaissant comme la véritable cheffe de famille. La jeune femme est assise à gauche avec le plus jeune des enfants sur les genoux; son mari, à droite, joue du théorbe: sur la droite se touvent les deux filles les plus âgées, l’une somptueusement vêtue, l’autre accompagnant son père à l’aide d’un tambour de basque. Les costumes permettent de situer cette oeuvre entre 1650 et 1660. L’interprétation de ce type de thème dans la peinture hollandaise du XVIIème siècle, comme scène de conversation a été analysée avec pertinence par Mario Praz, dans son remarquable essai sur la “Conversation Piece”.
“L’absence de référence à un idéal héroïque dans le sens de la vertu machiavélique demeure à l’origine du fait que les portraitistes ne proposaient pas de modèle  idéal de qualité.  De plus, comme ces modèles restaient ancrés in-corpore  dans le tableau, lesquels leur donnant vie, leurs traits gardaient la liberté de non-conformité au paradigme classique  ou guerrier. A rappeler que la plupart étaient de type essentiellement bourgeois. Aussi, si en Italie on a été bien aise de représenter l’aristocratie en portrait, en Hollande, en revanche,  on s’extasiait devant le portrait bourgeois de la communication  le Conversation Piece, dont les personnages semblaient presque inviter le spectateur à participer à leurs joies domestiques”.